Témoignage Pendant plusieurs séances, on a tenu Guy et moi seulement par l'espoir, sans résultat aucun dans les premiers temps. Les manipulations engendraient des impatiences et des lourdeurs dans le coeur car je devais aller chercher très loin les sensations. J'apprenais à envisager et à accepter mon plaisir; je devais me convaincre que j'en avais le droit et que je le méritais. Les premières sensations sont venues. La moindre d'entre elles était un progrès, un pas énorme vers l'avant. Des jouissances se sont concrêtisées. Un mini-orgasme rappelant la jouissance clitoridienne. Une chaleur intense, une sorte de pincement agréable qui finissait par s'évaporer. Au bout d'un certain temps, les jouissances venaient naturellement, sans y réfléchir cérébralement, indépendantes du fonctionnement du cerveau, purement physiques. Puis les sensations sont devenues diffuses, non plus sur chaque point travaillé mais bel et bien ressenti sur l'ensemble des parois vaginales. Les points étaient devenus tellement sensibles qu'il fallait les manipuler avec prudence. Juste les effleurer pour que je ne saute pas au plafond. J'ai alors appris à les observer, à les re-connaître et à les sentir monter. Là, la notion de désir et d'excitation est née. Le cérébral s'est mis en action. L'anticipation du plaisir à venir suscitait le désir et l'excitation. Les jouissances se sont vite accompagnées d'une vague de chaleur envahissant le ventre. Le travail était donc maintenant de faire monter cette vague de chaleur au delà du ventre. Il fallait passer la ceinture pelvienne. Au fur et à mesure des séances, cette vague a commencé à envahir l'ensemble du ventre, de manière plus diffuse. Puis, les jouissances se sont canalisées en un seul point. C'était le signe que le plaisir commençait à monter sans que je provoque ce phénomène. J'avais peur de passer cette ceinture pelvienne. Peur de l'orgasme ? De l'inconnu ???? Il nous a fallu d'autres séances pour qu'un jour... J'ai senti la jouissance se concentrer comme ce que je qualifierais d'une boule de foudre prête à péter. Au moment de monter, la vague de chaleur m'a transpercée et m'a inondé la poitrine. Ma tête a tourné, la table a tourné. J'avais passé la fameuse ceinture pelvienne. Nous avons beaucoup parlé de ce que j'avais ressenti. pour bien l'identifier et se donner tous les moyens de le reproduire, de le retrouver. Au bout de quelques temps, il est devenu naturel de sentir cette concentration s'effectuer et le pic pointer dans le ventre, puis dans la poitrine. J'avais des orgasmes purement physiques, à répétition dans le vagin, sans effort, instinctifs, naturels. Des orgasmes en cascade, sans mal. Nous ne pouvions plus avancer tous les deux, seuls. La thérapie était terminée. Le mécanisme s'enclenchait. J'avais maintenant besoin de la participation de P., mon mari. Il me fallait un sexe pour retrouver, à la pénétration, les sensations que je connaissais aux doigts. Au fur et à mesure de nos rapports sexuels, est monté mon plaisir à la pénétration. Je commençais à reconnaître les mêmes sensations locales et vaginales que celles des doigts. Est venu très vite le désir de la pénétration. Un jour, j'ai senti la jouissance se concentrer, et m'envahir le ventre et le plaisir est monté. Fulgurant. J'ai perdu la notion de la réalité. J'ai eu mon orgasme. Mon mari m'a dit : "j'ai l'impression de te faire l'amour pour la première fois !". J'ai appelé Guy pour l'en informer. Depuis ce jour, j'ai quitté ma période thérapeutique technique pure. J'ai envie de faire l'amour de plus en plus régulièrement. J'éprouve du désir pour les rapports sexuels et une sensation de délice à les imaginer. Je suis sujette à des réactions physiques et locales de désir également. Cette excitation au niveau du vagin qui s'alimente par le désir et qui entretient de part le fait ce désir. Les relations avec P. vont de mieux en mieux dans notre vie de tous les jours. Nos sexes se parlent presque par télépathie. Sans bouger, nous sentons le plaisir monter, en même temps. Mon plaisir entraîne le sien et parfois, le mien se déclenche quand je sens sa réaction. Il y a un véritable échange, complet, physique et cérébral. C'est merveilleux. La chaleur m'envahit sans que j'ai à y travailler. Je suis heureuse dans ses bras et j'aime m'y abandonner, je m'y retrouve. Je me donne à fond. Gaëlle, 2001 |